Histoire de l'Ordre


HISTROIRE DE L’ORDRE



1. Historique.


L’O.S.M.T.H. est né en 1118 par la seule bonne volonté de neuf chevaliers qui s’unirent pour former un groupe dont les objectifs principaux étaient de protéger les pèlerins en route vers Jérusalem, d’assurer la sécurité des chemins et défendre les lieux Saints dans la cité. Ces chevaliers s’imposèrent en plus de suivre une règle monastique très stricte de pauvreté, de chasteté et d’obéissance tout comme les chanoines réguliers. Ils ne se placèrent pas sous l’autorité du Roi de Jérusalem, mais reçurent néanmoins de Baudouin II le droit d’occuper un terrain et une partie de son palais situé à proximité des ruines du temple de Salomon. D’où leur nom de «Chevaliers du Temple», transformé par l’usage populaire en Templiers.

L’Ordre fut, pendant ces trente années, placé sous la protection du Patriarche de Jérusalem de l’Eglise d’Orient. Il fut finalement reconnu en 1139 par Sa Sainteté le Pape. L’Ordre est donc né de la volonté de chevaliers et non d’un roi, d’une puissance ou d’une autorité religieuse. Il était œcuménique et poursuivait des buts universels. Il constituait une véritable police armée du royaume de Jérusalem qui en était dépourvu. Près de ses maisons (commanderies) les pèlerins, les commerçants, les indigènes, les Juifs et même les musulmans, se sentaient en sécurité. Ainsi, leurs implantations devinrent rapidement des lieux de prospérité, de savoir et de sciences, de commerce, etc… La fréquentation de personnes de culture, de religions et d’horizons divers ne put, dans de telles conditions avantageuses, qu’être bénéfique aux Templiers.


Le 3 avril 1312, le Pape Clément V prononçait, sous la pression de Philippe le Bel, roi de France, l’abolition de l’Ordre.

En vérité, dans sa bulle « VOX CLAMANTIS », il précisait : « Non de façon de sentence, parce que pour cela nous n’avons pas le droit, mais comme disposition provisoire ou d’ordonnance apostolique…

Le 18 mars 1314, à « l’Ile aux Juifs » à Paris, le Grand Maître Jacques de Molay et le Précepteur de Normandie, étaient brûlés vifs et cela contre l’avis même du Saint Père.


Pour échapper au massacre, beaucoup de Templiers partirent de France pour se réfugier au Portugal, en Espagne, en Allemagne, en Angleterre et en Ecosse, pays où ils n’étaient pas poursuivis. D’ailleurs, en 1312, les prélats de la Péninsule Ibérique, réunis à Salamanca sous la présidence de l’archevêque de Toledo, déclaraient que les accusations étaient fausses et qu’il fallait fonder de nouveaux Ordres au profit des Templiers.

En novembre 1312 toujours, le Synode de Tarragona déclarait les Templiers libres et terminait son jugement comme suite : « Depuis ce moment, personne n’aura l’audace d’accuser les Templiers d’Aragon». La même sentence tomba à Mainz pour les Principautés d’Allemagne. En 1318, le successeur de Clément V, le Pape Jean XXII, remettait en cause les jugements portés contre les Templiers.


Comme dit plus haut, les Miliciens espagnols et portugais avaient été déclarés innocents par l'évêque de Lisbonne et par les conciles de Tarragone et de Salamanque. A la suite de leur acquittement, le roi du Portugal, Denys Ier, qui mérita les beaux noms de "Père de la Patrie", de "Roi Libéral" et de "Roi laboureur", prit l'initiative de déléguer Jean Laurentii, chevalier, et Pierre Pétri, chanoine de Coïmbra, auprès de Jean XXII, le successeur de Clément V, pour entamer avec lui des négociations dont l'objet était la restauration de l'Ordre aboli.


Ayant obtenu gain de cause, après des débats qui durèrent six ans, Denys Ier rétablit les Templiers dans leurs biens. Les membres de l'Ordre ressuscité prirent le nom de Chevaliers du Christ. Ils juraient de ne jamais rien faire "publiquement ou secrètement" qui fût de nature à porter atteinte au roi ou à nuire à sa famille et à son royaume...


Leur règle était celle des chevaliers de Calatrava, et voici le serment que prêta Gils Martins (ou Martinez), leur premier Grand-maître, le 15 mars 1319:


"Moi, maître de la maison de la milice de Jésus-Christ, à dater de cette heure et dans la suite, je serai fidèle et obéissant au bienheureux Pierre, à la Sainte Eglise apostolique romaine et à mon seigneur Pape ainsi qu'à ses successeurs institués canoniquement. Les confidences qu'ils me feront par eux-mêmes ou par leurs nonces ou par lettres, je ne les révélerai à personne pour leur faire tort à mon escient. Mon Ordre étant sain et sauf, je serai leur adjuteur pour défendre la papauté romaine et les prérogatives de saint Pierre.

Je traiterai avec honneur tout envoyé du Saint-Siège, et je l'assisterai dans ses nécessités. Appelé au synode, je m'y rendrai, à moins que je n'en sois empêché par un empêchement canonique.

Tous les trois ans, je visiterai le seuil des Apôtres, ou par moi-même ou par mon député, à moins que je n'en sois relevé par autorisation apostolique.

Quant aux possessions qui tiennent à ma maison et à l'Ordre ci-dessus, je ne les vendrai pas, je ne les donnerai pas, je ne les engagerai pas; enfin je ne les inféoderai, ni ne les aliénerai d'aucune manière sans consulter le pontife romain."


L'habit des chevaliers était celui-là même des Templiers: manteau blanc avec la croix pattée de gueule. Toutefois, une modification de détail y avait été apportée, l'adjonction d'une petite croix blanche, à l'intérieur de la grande, pour signifier, sans doute, que l'Ordre avait été purifié...

Cette petite croix blanche a disparu de nos jours pour ne garder que la seule croix pattée de gueule originelle.


Les archives de Thomar témoignent que les premiers chevaliers recrutés par Martins furent d'anciens Templiers. Les dignitaires de l'Ordre aboli conservèrent leurs rangs dans l'Ordre reconstitué.

Astreints d'abord à l'observance des trois vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, les chevaliers furent relevés de celle des deux premiers par le Pape Alexandre VI. Autorisation leur fut accordée de se marier, et l'Ordre devint mixte, les frères demeurant seuls dans l'obligation du célibat.


Devenus les défenseurs de la Couronne et de la nation portugaise, les Chevaliers du Christ se distinguèrent dans le rôle qui leur était dévolu. Ils remportèrent plusieurs victoires sur les Maures, et s'emparèrent en Afrique de territoires considérables. C'est sous la maîtrise de l'infant Dom Henri, duc de Viseu et fils de Jean Ier, que furent créés, vers 1400 (les chevaliers du Christ s'étant révélés d'habiles marins), les premières colonies européennes.

"Depuis le cap Mogador, il n'était pas permis à aucun vaisseau portugais de naviguer sous un autre pavillon que celui de l'Ordre. C'est sous ce pavillon des Templiers réformés que Vasco de Gama découvrit l'Inde, qu'Albuquerque et Dom Juan de Castro la subjuguèrent", a écrit Correa de Serra dans sa notice sur les vrais successeurs des Templiers.


L'œuvre accomplie par l'Ordre du Christ au Portugal le fut en Espagne par celui de Montesa, qui se constitua parallèlement à lui, et à peu près dans les mêmes conditions, avec les débris de la Milice du Temple, sous les auspices du roi Jacques II d'Aragon.

L'une et l'autre de ces organisations militaires (car elles furent tôt sécularisées) avaient perdu tout caractère international. Elles servirent uniquement leurs pays respectifs, et jamais ne furent assimilées, à quelque égard que ce soit, à des sociétés secrètes.


Entre 1580 et 1640, suite à la mort de Henri Ier et la perte par le Portugal de son indépendance à la bataille d'Alcantara, Philippe II d'Espagne s'étant emparé du trône auquel il avait naturellement droit par sa mère Isabelle de Portugal, devenant Philippe Ier de Portugal, les Chevaliers des deux Ordres se rapprochèrent.


C’est à la suite de l’invasion du Portugal par les armées françaises le 29 novembre 1807 que l’Ordre se réimplanta en France et y reprit sa dénomination d’Ordre du Temple ou Templier, pour se montrer à nouveau au grand jour en 1808 avec l’appui de Napoléon Ier qui le reconnut officiellement. Napoléon III confirmait de même.


En 1894, à Bruxelles, un Convent Général eut lieu où l’on décidait de confier la gestion à un Secrétariat International qui s’établit à Bruxelles même.


Suite à la chute de la monarchie au Portugal en 1910, l’Ordre du Christ en ce pays devint un simple Ordre honorifique.


En 1934, le Secrétariat transmet ses fonctions à un Conseil de Régence, lequel le 8 janvier 1935 élit Emile VANDENBERG comme régent.


Pendant la deuxième guerre mondiale, en novembre 1942, dans le but de protéger l’Ordre et en attendant des jours meilleurs, VANDENBERG confia l’Ordre au Prieur du Portugal. Ce transfert était nécessaire à cause de la pression qu’exerçaient les Nazis.


De 1942 jusqu’en 1992, l’Ordre fut gouverné exclusivement depuis le Portugal par la famille Comtale Pinto de Sousa Fontes.

A la suite d’une mauvaise gestion, le dernier Comte Pinto de Sousa Fontes ne fut plus reconnu et des Templiers honnêtes, de bonne volonté, souhaitant établir un Ordre sérieux et uni, se rangèrent du côté de Dom André Jean PARASCHI (+), patriarche de l’Eglise Orthodoxe Grecque au Portugal.


Le 29 décembre 1992, Sa Sainteté le Patriarche d’Alexandrie et d’Afrique PARTHENIOS III (+) de l’Eglise Orthodoxe, était proclamé guide spirituel et patron des Templiers. Il reconnaît officiellement l’Ordre du Temple et, en même temps, il désignait Monseigneur André Jean PARASCHI (+) comme Grand Maître de l’Ordre.

Désignation reconnue aussitôt par la république portugaise et qui fit en ce pays l’objet d’articles favorables de la presse.


De cette reconnaissance, l’Ordre est revenu à sa situation primitive et est consacré Ordre Œcuménique, comme il l’était avant par l’agrément du Pape en 1129 lorsqu’il dépendait tant du Pape que du Patriarche de l’Eglise de Byzance.


En 1995, Dom André Jean PARASCHI (+) chargea quelques chevaliers de reconstituer l’Ordre depuis la Belgique pour le Benelux, la France et les pays germaniques.


En 1995 et 1996, nos statuts furent publiés au Moniteur Belge (Journal Officiel) sous notre seule, exacte, complète et publique dénomination officielle, à savoir :


ORDO SUPREMUS MILITARIS TEMPLI HIEROSOLYMITANI - MILITIAE CHRISTI OECUMENIS –

En abrégé : O.S.M.T.H.M.C.O.